Pascale, le loup et la forêt

- 4 min
Pascale, le loup et la forêt - La nature comme alliée de la santé

Cet article est extrait du CHUMagazine - Santé et environnement.
 

Recevoir un diagnostic de lupus, ça bouscule le quotidien. Pascale en sait quelque chose. Mais voilà 33 ans que cette maman, amie, amoureuse et enseignante brave la maladie et mord à pleines dents dans la vie. Parmi les clés de son bien-être : une dose régulière de nature. Aujourd’hui, aux côtés du Dr François Reeves, cardiologue et expert de la santé environnementale, elle se livre généreusement à nous sur son histoire et l’importance de la forêt comme alliée incontournable de sa santé.

Pascale est âgée de 23 ans lorsqu’elle est conduite d’urgence à l’hôpital Notre-Dame. On craint pour sa vie, alors qu’un syndrome inflammatoire s’attaque violemment et de toute part à son corps. Aucun organe n’est épargné : ni ses reins, ni son cerveau, ni ses poumons, ni son cœur. Dans un ballet parfaitement orchestré, une diversité de spécialistes se mobilise autour d’elle. Du nombre, le Dr Reeves reste à jamais marqué par l’ampleur de la stratégie qu’il a fallu déployer pour sauver la patiente : « Un solide casse-tête sans deuxième chance. Neuf conditions, chacune à potentiel mortel, à traiter dans la bonne séquence » Quatre mois durant, Pascale est hospitalisée. Sa vie est en suspens, alors qu’elle reprend des forces et apprend à gérer le diagnostic de lupus qu’on lui pose.

« Pascale est la preuve vivante d’une grande réussite de la médecine moderne et une patiente idéale : collaboratrice et déterminée à se battre. » 

Dr François Reeves, cardiologue

Fatigue chronique, baisse d’énergie, douleurs musculaires, palpitations cardiaques, etc. : voilà le lot des personnes qui, comme Pascale, vivent avec le lupus. Tirant son nom du mot « loup », en latin, cette maladie auto-immune s’attaque aux tissus de son corps et s’accompagne de symptômes qui vont et qui viennent sans prévenir. « Il faut beaucoup de résilience et de rigueur, entre la prise de médicaments à vie, l’acceptation de la maladie, la thérapie et les rendez- vous médicaux fréquents », témoigne Pascale. Questionnée sur les alliés de sa santé, elle évoque non seulement ses forces intérieures, mais aussi son conjoint, sa fille, ses proches et ses amitiés fidèles qui remplissent d’amour son quotidien. Elle nomme aussi les bons soins du CHUM et la bienveillance des soignantes et soignants qui avancent à ses côtés depuis tant d'années. « Les médecins extraordinaires, y compris le Dr Reeves, sont des piliers pour moi. » Et puis, elle ajoute : « La nature ».

« La forêt est protectrice. C’est un endroit où se sentir enveloppée et en paix. » 

Pascale, patiente

« Aucun jour ne passe sans que j’aille marcher ou faire du sport à l’extérieur. Je surmonte la fatigue, car je sais que j’en sortirai énergisée et qu’il y aura des bienfaits sur ma santé mentale et physique. » Été comme hiver, le mouvement est pour Pascale un ancrage; les espaces verts sont des lieux de ressourcement perpétuel. Malgré sa sensibilité au soleil, manifestation du lupus, elle côtoie les espaces verts tous les jours. Le yoga, le patin, le vélo, la raquette, le ski et la randonnée sont autant d’activités qui l’aident à faire le plein. Celle qui enseigne les arts et technologies au secondaire trouve aussi beaucoup de réconfort dans le fait de photographier et de peindre les arbres, montagnes et horizons. L’art comme le sport sont pour elle une occasion de contempler la forêt et de se laisser imprégner de tout son pouvoir thérapeutique. « Être entourée de la nature, et en prendre soin, ça a tellement d’importance pour moi », témoigne-t-elle.

L’expérience de Pascale n’a rien d’anecdotique. Une riche littérature appuie l’importance du temps passé en nature. Au Japon, la prescription de bains de forêt, appelée shinrin-yoku, est un mode de soins pratiqué depuis 1980. Pionnier de la santé environnementale au Québec, voilà des années que le Dr Reeves s’y intéresse, et qu’il se fait le porte-voix des avantages d’une dose régulière de plein air sur la santé cardiaque et globale. Parmi ces bienfaits, il souligne : la baisse de la pression artérielle et du stress, l’effet d’apaisement et l’amélioration des capacités de concentration. « Les arbres ont un rôle clé à jouer dans la pureté de l'air que nous respirons et sur notre santé. L’exposition à des milieux verts, en complément aux soins et à l’activité physique, est en tous points essentielle pour mes patients. »

La photographie et l’aquarelle sont pour Pascale une façon de rendre hommage à la nature grandiose. Voici ses œuvres. 

Lumière d’automne
Lumière d’automne
Ciel rouge
Ciel rouge
Boisé du printemps
Boisé du printemps
Les bois givrés
Les bois givrés

Qu’est-ce que le lupus érythémateux disséminé? 

C’est une maladie chronique auto-immune et inflammatoire qui touche plus d’une personne sur 1 000 au Canada. La peau, les muscles, les articulations, le sang et les vaisseaux sanguins, les poumons, le cœur, les reins et le cerveau peuvent en être affectés. Bien qu’on ne puisse pas guérir du lupus, la médecine a fait d’immense progrès depuis quelques années!

 Source : lupuscanada.org



 

Pascale, le loup et la forêt