AVC : le rôle insoupçonné de la nutrition

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AVC : le rôle insoupçonné de la nutrition

Année après année, mars est l’occasion de souligner le rôle indispensable des nutritionnistes. Sous les projecteurs, en ce Mois de la nutrition 2025, se trouve Catherine Routhier, véritable alliée des victimes d’accident vasculaire cérébral (AVC). 
 

En 2017, aussitôt atterrie au CHUM, Catherine assure des remplacements au sein de l’Unité de neurologie. Elle découvre alors toute l‘importance de son rôle pour les personnes atteintes de maladies neurologiques. Voilà aujourd’hui plus de sept ans qu’elle s’engage en nos murs. Sept ans qu’elle pratique encore et toujours sa profession au sein du 13e Nord, se spécialisant dans la prise en charge des victimes d'AVC. Une passion qui dure toujours!

Mais quel rôle joue la nutrition pour les victimes d’AVC? « L’AVC laisse des séquelles qui font que la personne n’arrive plus à s’alimenter comme à l’habitude. La principale est la dysphagie, soit la difficulté à avaler », explique Catherine. Devant composer avec des troubles de déglutition, mais aussi des difficultés motrices et cognitives, les patientes et patients du 13e Nord sont à risque de dénutrition et de malnutrition. À leur chevet, la nutritionniste assure une présence essentielle pour leur donner les moyens de bien s’alimenter, malgré les obstacles. 

« Ici, on cherche à trouver la solution pour que chaque patient mange à sa faim et réponde à ses besoins, en prenant en compte ses préférences. » Pour que chaque personne puisse recevoir les calories, les protéines et l’hydratation dont elle a besoin, Catherine mise sur des menus personnalisés. Appuyée des techniciennes et techniciens en diététique, elle détermine des ajustements de textures et de consistances pour des repas aussi nutritifs et sécuritaires que possible.

Si les journées se suivent sans trop se ressembler, Catherine commence chaque quart de travail de la même façon : en allant à la rencontre des personnes nouvellement admises au sein de l’unité qui ont échoué le STAND. STAND est un outil de dépistage de la dysphagie auquel les patientes et patients sont soumis avant de pouvoir être médicamentés ou alimentés par la bouche. « Lorsqu’il y a échec au dépistage, je travaille en collaboration avec les orthophonistes et les ergothérapeutes pour évaluer la capacité du patient à répondre à ses besoins, souligne Catherine. Je fais monter un cabaret et j’observe s’il est en mesure de bien mastiquer, d’avaler, s’il s'étouffe ou s’endort, par exemple. » Quand manger par la bouche devient trop risqué, il faut alors opter pour une autre voie d’alimentation, comme la sonde naso-gastrique. 

« Après un AVC, une personne ne mange, ne parle et ne bouge pas comme elle en avait l’habitude. Devant les deuils et le stress qu’elle peut vivre, il faut être là. »  Catherine aborde chacune de ses interventions avec beaucoup d’humanité et toute la persévérance dont elle est capable. « L’alimentation est l’essence d’une personne qui récupère. Je veux donner aux patients les forces nécessaires pour leur permettre de marcher, d’entreprendre la réadaptation et d’autres activités… C’est motivant d’être là, derrière eux, pour les voir progresser vers un avenir meilleur », conclut-elle.
 

Au CHUM, trois nutritionnistes travaillent sur les unités de sciences neurologiques. Alors que Catherine est spécialisée en neurologie vasculaire, ses collègues Stéphanie Cuillerier et Filomena Ferrara interviennent respectivement en neurologie et en neurochirurgie. Chacune joue un rôle clé au sein de l’équipe multidisciplinaire dont elle fait partie, en évaluant l’état nutritionnel des patientes et patients et en déterminant le plan de traitement nutritionnel approprié. 

Pour en savoir plus sur le Service de neurologie


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