Les maladies du sang : dans les coulisses du diagnostic

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Équipe du laboratoire de cytométrie de flux de la grappe Optilab CHUM

De gauche à droite : Sofiane Benhamou, Amel Yousfi, Rafik Terra, Nathalie Proulx, Samia Baghdad et Pascale Dubé

Cet article est extrait du CHUMagazine – Les métiers et les professions de l’ombre.

Sans lui, 85 % des diagnostics établis par les médecins seraient impossibles. C’est au tour du personnel de laboratoire de briller!

Le laboratoire de cytométrie de flux de la grappe Optilab CHUM, à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, rassemble  une équipe unie. Bien que petite en nombre, elle est au cœur d’un travail colossal et indispensable pour tant de Québécoises et de Québécois atteints d’une maladie du sang . Nous la rejoignons par un lundi après-midi d’automne, tandis que ses membres s’affairent à l’analyse d’un échantillon de moelle osseuse.

En moins de deux heures et après une gymnastique parfaitement orchestrée par le coordonnateur technique, la spécialiste en sciences biologiques, les techniciennes et techniciens de laboratoire et le postdoctorant responsable de l’équipe, Rafik Terra, une conclusion est émise : il y a présence de leucémie aiguë. Si l’annonce du diagnostic revient au médecin, le travail de l’ombre réalisé ici, en laboratoire, marque le point de départ de la prise en charge de la patiente ou du patient vers un avenir – on le souhaite – plus en santé.

« Il n’y a pas de bon médecin sans bon laboratoire! »

– Rafik Terra, responsable du laboratoire de cytométrie de flux de la grappe Optilab CHUM

La cytométrie de flux clinique : une révolution

Ici, la technique de pointe de la cytométrie de flux est utilisée pour diagnostiquer de façon rapide et très précise des maladies du sang, comme les leucémies aiguës, les lymphomes et la très rare hémoglobinurie paroxystique nocturne, pour ne nommer qu’elles. Le processus, hautement technique, se résume ainsi : une fois les manipulations de base terminées, l’échantillon prélevé de la patiente ou du patient est séparé dans plusieurs tubes de dépistage. En leur sein, il est incubé avec des anticorps couplés à des substances fluorescentes avant d’être lavé dans une centrifugeuse. Vient ensuite le cytomètre. Cet appareil à la fine pointe détecte la lumière émise par les anticorps fluorescents restés fixés à la surface ou à l’intérieur des cellules, révélant la présence d’une signature, c’est-à-dire l’expression de marqueurs, associée à des maladies. Il revient alors à Rafik d’interpréter les résultats et d’émettre sa conclusion, en se référant à la classification de l’Organisation mondiale de la santé et à la littérature scientifique. Elle sera confirmée par le médecin traitant et marquera le reste de la trajectoire de soins.

« Utilisée communément en recherche pour comprendre les mécanismes et le fonctionnement de la cellule, la cytométrie de flux a fait son entrée dans l’univers clinique au cours des années 1980 », explique Rafik. Dès lors, elle a joué un rôle grandissant dans le diagnostic, mais aussi le suivi de la maladie. On l’utilise, par exemple, pour repérer le risque d’une récidive avant même que les symptômes ne soient visibles. Une vraie révolution!

« Qui dit diagnostic précis de la maladie dit possibilité d’identifier les options de traitement les mieux adaptées au patient pour lui permettre de prolonger sa vie. »

 

Changement de cap

Si Rafik se destinait à une carrière de recherche fondamentale en immunologie, voilà 15 ans qu’il œuvre en centre hospitalier et agit comme chef de file de la cytométrie de flux clinique au Québec. En plus de contribuer à la trajectoire de soins de milliers de patientes et de patients chaque année, il s’implique auprès de la relève à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal et mène des travaux de recherche clinique pour démontrer comment la technique de la cytométrie de flux standardisée peut améliorer la précision des diagnostics et les décisions thérapeutiques. Ce changement de cap, il ne le regrette pour rien au monde. Il lui permet, dit-il, de contribuer de façon très concrète à la santé de la population québécoise.

 

De la réception de l’échantillon et de la vérification de l’historique de la patiente ou du patient…

1 - De la réception de l’échantillon et de la vérification de l’historique de la patiente ou du patient

Les maladies du sang : dans les coulisses du diagnostic

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