La pharmacie en oncologie, au premier plan

Au Centre intégré de cancérologie du CHUM (CICC), les patientes et patients sont au cœur d’un important travail interdisciplinaire. Parmi la grande équipe à l’œuvre pour eux : 28 pharmaciennes et pharmaciens spécialisés en oncologie. Tandis que le Mois de la reconnaissance de la pharmacie se clôt, Marianne Boyer lève le voile sur ce rôle méconnu, et pourtant essentiel, qu’elle pratique avec autant de passion que d’expertise. 

L’épreuve du cancer, Marianne l’a d’abord connue en tant que proche, avant de décider d’y consacrer sa carrière de pharmacienne, il y a quinze ans. Aujourd’hui détentrice d’une certification en oncologie du Board of Pharmacy Specialities, elle possède des connaissances avancées et reconnues internationalement pour optimiser les traitements qui sont offerts aux personnes qui livrent une bataille contre cette maladie. 

À chaque étape

En tant qu’experte du médicament, Marianne joue un rôle de premier plan dans le traitement des personnes atteintes de cancer. Au début de la trajectoire de toute nouvelle patiente ou tout nouveau patient, la pharmacienne assure une étape cruciale : l‘histoire pharmacothérapeutique. « Je me renseigne sur les allergies médicamenteuses du patient et m’informe des médicaments qu’il prend, incluant les médicaments disponibles en vente libre et les produits de santé naturelle. J’analyse si tout ça est compatible avec le cancer et les traitements possibles », explique-t-elle.

Vient ensuite : la validation de l’ordonnance. Entre la chimiothérapie, la thérapie ciblée et l’immunothérapie, les traitements oraux et intraveineux, il faut faire le bon choix. « Je m’assure que le traitement prescrit par le médecin est adéquat pour la personne, en fonction de la pathologie et des paramètres biochimiques révélés par la prise de sang », souligne Marianne. En cas de problèmes aux reins ou au foie, par exemple, elle conseille les ajustements nécessaires pour un traitement aussi efficace et sécuritaire que possible. 

Avant que le traitement contre le cancer ne commence enfin, les patients et patientes rencontrent à nouveau la pharmacienne. Auprès d’elle, ils obtiennent de précieuses informations pour mieux prévenir et gérer les effets secondaires possibles, comme la nausée et les vomissements, et des traitements de soutien pour y faire face. 

De la préparation jusqu’à l’administration en passant par l’emballage, la pharmacienne est aussi là pour superviser le travail d’équipe qui se déploie en nos murs afin d'assurer le circuit du médicament. Elle veille à ce que chacune des étapes de la trajectoire se fasse selon les plus hautes normes, entre les mains du personnel technique et infirmier, ses alliés de tous les jours.

Entre expertise et humanité

« En 2001, le premier traitement de thérapie ciblée par voie orale voyait le jour. Aujourd’hui, nous en sommes à plus d’une soixantaine, en plus de plusieurs thérapies ciblées intraveineuses. La personnalisation des traitements en fonction de l’ADN tumoral est la voie de l’avenir. » Au fil des évolutions qui marquent sa profession, Marianne doit être à la fine pointe de la connaissance. Toujours à l’affût, devant les cas rares et complexes qui se présentent à elle, et les méthodes de traitement de plus en plus précises. 

Si la profession de pharmacienne d’établissement requiert beaucoup d’expertise professionnelle, elle est aussi plus humaine qu’elle n’y parait. Devant les questions et les inquiétudes des patientes et patients, Marianne assure une présence essentielle, avec toujours beaucoup de gentillesse et d’humanité. Pour elle, « faire la différence dans le mont Everest qu’ils ont à surmonter » est un privilège. Rien de moins.