Le 7 novembre, le Centre de recherche a lancé sa 15e journée scientifique, grand rendez-vous annuel de la communauté scientifique, sous le thème « Le métabolisme : la science en action ».
Cet événement marquant a attiré plus de 300 personnes venues entendre huit figures inspirantes de la recherche en santé et trois stagiaires postdoctoraux parler de leurs plus récentes avancées scientifiques. Un franc succès!
Une affaire de génétique… et de musique
Giles Yeo, professeur de neuroendocrinologie moléculaire à l’Université de Cambridge et directeur de programme à l’unité des maladies métaboliques du Medical Research Council, a ouvert la série matinale de conférences.
Le chercheur a discuté avec passion et humour de l’influence des gènes sur le comportement alimentaire et le poids.
Récemment, son équipe et lui ont découvert un nouveau gène, surnommé le « basson » en raison de sa forme, qui, lorsqu’il est muté, est associé à une augmentation importante (4 points) de l’indice de masse corporelle dans la population.
Exceptionnellement associé à l’obésité chez l’adulte et non à l’obésité infantile, ce gène a l’effet le plus important jamais rapporté sur le poids corporel à l’échelle de la population. Près d’un adulte sur 6500 serait concerné.
Un variant du gène APBA1 était aussi associé à ce risque accru d’obésité, rappelle Giles Yeo.
Lutter contre sa propre biologie
Déjà entendu parler de la Avon Longitudinal Study of Parents and Children menée par des scientifiques l’Université de Bristol sur plus de 5700 personnes nées entre 1990 et 1991? Non. Peu importe, Giles Yeo s’est chargé avec brio de relater au public présent les faits scientifiques.
Au Royaume-Uni, 200 000 personnes pourraient être porteuses d’une mutation perturbatrice du gène MC4R liée à l’obésité précoce.
Cette mutation donne à leur cerveau l’impression qu’ils ont un peu moins de graisse qu’ils n’en ont en réalité, ce qui les pousse à manger davantage et à prendre du poids pendant l’enfance.
Les conséquences de défaut génétique sont majeures : les personnes porteuses du gène muté pèsent en moyenne 17 kg de plus à l’âge de 18 ans.
Le métabolisme dans tous ses états
La journée a aussi permis d’aborder le métabolisme sous différents angles. Le Dr Alain Dagher (Institut neurologique de Montréal), spécialiste des techniques d’imagerie fonctionnelle du cerveau, est venu présenter l’obésité comme le facteur de risque le plus courant de la maladie d’Alzheimer et de la démence vasculaire.
La Dre Gillian Booth (Université de Toronto) s’intéresse notamment à l’influence des facteurs socio-économiques et environnementaux sur les risques de diabète et ses complications. Lors de sa présentation, elle a montré que l’accès à des espaces verts et à des zones urbaines où la marche est facilitée permet de réduire les risques d’obésité de diabète et de maladies cardiovasculaires.
D’autres conférenciers et conférencières invitées ont présenté leurs récents travaux de recherche : Julie St-Pierre (Metabolic vulnerabilities in advanced breast cancer—Université d’Ottawa), Matthew Hill (Endocannabinoids, cannabis and feeding behaviour—Université de Calgary), le Dr Marc Bilodeau (Rewiring a busy metabolic network: the case of hepatocellular carcinoma—CRCHUM), Thierry Alquier (Neuronal lipid droplets in the central control of energy homeostasis—CRCHUM) et John Stagg (Targeting the adenosine immune checkpoint in cancer: is our model correct? — CRCHUM).
Trois stagiaires postdoctoraux du CRCHUM ont aussi eu l’occasion d’exposer leurs travaux : Yousef Maali (Two transcriptionally and functionally distinct waves of neutrophils during mouse acute liver injury—laboratoire de Naglaa Shoukry), Manon Duquenne (Glucocorticoid receptors in astrocytes: Star players in energy homeostasis—laboratoires de Thierry Alquier et Ciaran Murphy-Royal) et David Allard (The CD73 immune checkpoint promotes tumour cell metabolic fitness—laboratoire de John Stagg).
Enfin, un panel de discussion animé par Thierry Alquier a permis à Giles Yeo, Matthew Hill, Patrick Malenfant (Novo Nordisk) et au Dr Alain Dagher de revenir sur les étapes scientifiques marquantes qui ont jalonné les 30 dernières années depuis la découverte de la leptine.
La direction du CRCHUM remercie chaleureusement le comité organisateur de l’événement et toutes les personnes participantes pour leur implication et leur engagement.
Retour sur la 15e Journée scientifique : le métabolisme à l’honneur
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