Une 3e dose de vaccin contre la COVID-19 pourrait être requise pour certaines personnes immunosupprimées
Montréal, le 14 août 2021 – Alors que des campagnes de rappel vaccinal sont prévues dans certains pays du monde auprès des populations à risque, des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) ont mesuré l'efficacité du vaccin contre la COVID-19 chez les personnes vivant avec le VIH. Dans un article publié sur le serveur de pré-impression bioRxiv, l'équipe de recherche menée par la Dre Cécile Tremblay et Andrés Finzi présente des résultats préliminaires indiquant que les personnes immunosupprimées répondent de façon variable au vaccin selon leur taux de lymphocytes CD4+.
Les vaccins à ARN messager se sont avérés extrêmement efficaces pour protéger contre les formes graves de la maladie, les hospitalisations et les décès. Bien que ces vaccins demeurent efficaces contre la plupart des variants, dont le variant Delta, un niveau plus élevé d'anticorps est requis pour conférer une protection optimale. Si plusieurs études ont évalué la réponse vaccinale chez des patients transplantés, en dialyse ou atteints d'une maladie auto-immune ou d'un cancer, peu d'études ont mesuré la réaction des personnes vivant avec le VIH.
« Nous savons depuis longtemps que les personnes vivant avec le VIH obtiennent des réponses plus faibles à certains types de vaccins et qu’elles dépendent du nombre de lymphocytes CD4+. Ces cellules ont un impact important sur la production d'anticorps et jouent un rôle essentiel dans la réponse immunitaire. Dans le contexte de l'émergence de variants plus résistants, nous voulions mesurer si cette catégorie de la population présentait une réponse adéquate à la vaccination », explique la Dre Cécile Tremblay, microbiologiste-infectiologue et chercheuse au CRCHUM.
Une centaine de personnes séropositives au VIH ont été recrutées dans le cadre de cette étude et leur immunogénicité a été mesurée 4 semaines après avoir reçu une première dose du vaccin Moderna.
« Si nous regardons les résultats dans leur ensemble, la réponse au vaccin se compare à celle de la population générale. Par contre, lorsque nous catégorisons les résultats, nous constatons une réponse bien inférieure chez le groupe d’individus ayant un faible taux de CD4+. Si la tendance se maintient après la deuxième dose, ces données supporteraient l'hypothèse que la réponse immune augmenterait avec des doses de rappel ou une autre posologie », indique Andrés Finzi, chercheur au CRCHUM et professeur à l’Université de Montréal.
Alors que d'autres études n'ont trouvé aucune association entre l'âge et la réponse immunitaire au vaccin dans cette population, les données de l’équipe de recherche laissent poindre une corrélation après une seule dose. Le groupe test sera suivi sur une période d'un an afin d’évaluer la pérennité et la qualité de ces réponses.
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À propos du CRCHUM
Le Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) est l’un des principaux centres de recherche hospitaliers en Amérique du Nord. Sa mission est d’améliorer la santé chez l’adulte grâce à un continuum de recherche couvrant des disciplines telles que les sciences fondamentales, la recherche clinique et la santé publique. Plus de 1850 personnes travaillent au CRCHUM, dont plus de 550 chercheurs et plus de 460 étudiants des cycles supérieurs.
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SOURCE : Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM)
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