Académie de la relève en santé : Les limites des nouvelles technologies

Article 3

Au début du mois de décembre, le gouvernement canadien a annoncé qu’il allait investir près de 2 milliards de dollars pour développer l’intelligence artificielle (IA) au Canada. L’idée, c’est de créer des leaders canadiens dans le secteur et d’intégrer ces technologies dans nos entreprises et institutions. C’est ambitieux, mais le chéquier est sorti. 

Les nouvelles technologies peuvent apporter des problèmes…

C’est super que le Canada investisse autant dans un domaine d’avenir, mais ce qui me préoccupe, c’est que ça ramène sur la table un problème maintes fois abordé : la souveraineté numérique. En gros, comment, en tant que pays ou individus, pouvons-nous gérer nos données et nos technologies dans un monde où ces secteurs sont dominés par de grandes entreprises étrangères? Que ce soit quand on regarde Netflix sur un iPhone ou qu’on utilise Google Maps pour se rendre à notre AirBnB, notre vie numérique dépend de technologies étrangères. 

Un autre enjeu important avec ces nouvelles technologies, c’est l’énergie. L’Agence Internationale de l’Énergie estime qu’en 2026, plus de 3 % de l’électricité mondiale sera utilisée uniquement pour faire fonctionner les centres de données. Ça peut paraître petit comme chiffre, mais ça équivaut presque à la demande totale d’électricité d’un pays comme le Japon. Avec l’IA qui consomme énormément d’énergie, ce chiffre est appelé à augmenter.

Un débat de société à avoir

Aujourd’hui, ces nouvelles technologies soulèvent plein d’enjeux importants pour une société, notamment au niveau économique et écologique, et on va devoir trouver des solutions tous ensemble. Dans une démocratie saine, comme dans tout milieu engagé, tout le monde devrait avoir un minimum de connaissances sur les sujets d’actualité pour pouvoir participer à des débats utiles et constructifs. C’est pour ça que je me réjouis de voir des initiatives comme l’Académie de la relève en santé du CHUM, qui fait découvrir aux jeunes l’intelligence artificielle.

Vous vous demandez probablement en quoi tous ces questionnements sont importants pour le secteur de la santé. Ces enjeux touchent aussi la médecine, qui utilise de plus en plus des outils technologiques avancées. Que ce soit pour la recherche ou pour soigner des patients, ces outils sont là pour rester et vont continuer de se développer dans les années à venir. Ils permettent des avancées extraordinaires en recherche et dans les soins, mais ils posent également des défis. Par exemple, on observe une augmentation des cyberattaques ciblant les hôpitaux. 

Aussi, avec une demande de soins grandissante, l’informatisation et l’utilisation d’outils automatisés peut devenir une solution pour optimiser le temps et les efforts des professionnels de la santé. Pour que cela fonctionne sans soucis, il faudra que les équipes soient formées à ces nouveaux outils et aux bonnes pratiques en matière de cybersécurité. Des initiatives de formation des professionnels comme celles du CHUM montrent qu’on avance dans la bonne direction.

Grâce à la formation et à la sensibilisation aux nouvelles technologies et à l’intelligence artificielle, les professionnels comme les jeunes peuvent réfléchir ensemble aux limites des technologies et, ainsi, minimiser leurs impacts négatifs. 

Mot de l’équipe de l’ARS : Tu as envie d’en apprendre davantage sur la façon dont les géants du numérique utilisent tes données? Nous te recommandons le livre GAFAM, le monstre à 5 têtes de Philippe Gendreau! Il t’explique comment les géants du web gèrent tes données personnelles et se présente comme un guide d’autodéfense contre « ce monstre à 5 têtes ».

Cédrik Marchildon
Étudiant en médecine et collaborateur de 
l’Académie de la relève en santé du CHUM

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