Une équipe de recherche du Centre de recherche du CHUM (CRCHUM) montre que les femmes ayant eu de graves complications pendant leur grossesse ont deux fois plus de chances de mourir dans les 30 années suivant leur accouchement.
Accidents vasculaires cérébraux, complications cardiaques, insuffisance rénale aiguë ou encore prééclampsie sont des complications graves qui touchent un peu moins de 5 % des femmes pendant et après l’accouchement.
Dans une étude publiée dans Obstetrics & Gynecology, la Dre Nathalie Auger, chercheuse au CRCHUM, et sa postdoctorante Ugochinyere Vivian Ukah ont examiné les risques de mortalité à long terme des femmes sujettes à ce type de complications pendant la grossesse en analysant plus de 1,2 million de dossiers de femmes ayant accouché au Québec entre 1989 et 2016.
Leur constat? Comparé à des femmes qui n’ont pas eu de complications graves de grossesse, les femmes de l’étude ont deux fois plus de chances de mourir après l’accouchement, soit pendant la période post-partum (42 jours et moins), soit après. Bien qu’il y ait une diminution au fil du temps, le risque de décès est toujours plus élevé plusieurs années après l’accouchement, le décès survenant en moyenne 8,3 ans plus tôt chez les femmes ayant eu de graves complications de grossesse.
L’équipe de recherche a aussi pu identifier les principales causes de mortalité après 42 jours : complications cardiaques graves (7 fois plus de risque de décéder), insuffisance rénale aiguë (4 fois plus de risque) ou accidents vasculaires cérébraux (4 fois plus de risque).
D’un point de vue clinique, un suivi plus serré et des interventions préventives pour réduire le risque de mortalité prématurée pourraient être mis en place pour ces femmes présentant de graves complications de grossesse.
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Ces travaux de recherche ont été financés par la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada.
Complications graves de grossesse : risque accru de décès à long terme
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