Cet article est extrait du CHUMagazine – Les métiers et les professions de l’ombre.
Ne vous étonnez pas si vous entendez résonner dans l’hôpital des airs de Leonard Cohen ou de Francis Cabrel. C’est que le CHUM a la chance de compter sur des bénévoles à la mission fort unique : celle de faire le bien, une chanson à la fois. Roger Arsenault témoigne.
3 janvier 2018. Roger entre au CHUM pour la toute première fois. « Bénévole musicien recherché », disait l’annonce dans La Presse. Il est nerveux. Loin de sa zone de confort, il ne sait pas à quoi s’attendre. Il ne se doute certainement pas de la richesse des rencontres et de la hauteur des émotions qu’il s’apprête à vivre, entre les quatre murs de cet hôpital. Six ans et 3 000 prestations plus tard, le voilà toujours parmi nous. Toutes les chambres visitées sont inscrites là, dans son petit cahier, comme la preuve de son immense générosité.
Faire le bien, une chanson à la fois
Si le froid s’installe tranquillement, Roger a le don de réchauffer les cœurs. Son lutrin dans une main, sa fidèle guitare dans l’autre, il sillonne les unités de l’hôpital pour offrir un moment de sérénité aux patientes, aux patients et à leurs proches. « Chaque fois que je cogne à une porte, c’est comme une surprise. On se demande ce que je fais là, avec non pas une aiguille, non pas de la nourriture, mais ma guitare. » Presque toujours, l’étonnement laisse place à un moment privilégié. Des yeux se mouillent et des sourires se dessinent tandis que Roger se met à l’œuvre, chantant et jouant, tantôt des airs classiques, tantôt de la pop. La maladie en suspens, pour un instant.
« Je ne guéris personne, mais je mets un baume dans la vie des patientes et des patients. Je leur fais oublier qu’ils sont malades, le temps de quelques chansons. »
– Roger Arsenault, bénévole
Questionné sur l’importance de l’art en milieu hospitalier, Roger estime qu’il a tant de pouvoir. De ses propres yeux, il a assisté à des moments d’une extraordinaire magie, depuis le début de son implication bénévole. Lady in Red, de Chris de Burgh, restera pour lui à jamais associée à ce souvenir d’une femme affaiblie par un cancer se laissant valser par son mari. Pour toujours se souviendra-t-il aussi de cette prestation qu’il a offerte à une patiente atteinte de sclérose latérale amyotrophique sur le point de recevoir l’aide médicale à mourir. Il était là, baignant la pièce de toute sa musique, au dernier moment d’une vie.
La paye du cœur
« Je n’ai pas l’étoffe de jouer au Centre Bell, mais je suis ici. Et j’ai le sentiment d’être à la bonne place. » Si Roger offre tant au CHUM, il a aussi la réelle impression de recevoir en retour. En donnant si généreusement de son temps et de son talent, il se nourrit des liens solidement tissés avec ceux et celles qui croisent son chemin : les patients et patientes, le personnel, mais aussi les bénévoles du CHUM. « Une équipe dynamique qui a tellement à cœur de prendre soin des autres. » C’est pour lui la paye du cœur.
Le bénévolat au CHUM
Le Service de bénévolat, animation et loisirs du CHUM vise l’amélioration et le maintien de la qualité de vie des patients, des patientes et de leurs proches lors de leur passage à l’hôpital. Ses activités sont un complément essentiel au travail des équipes soignantes. Elles contribuent à une plus grande humanisation des soins.
La maladie en suspens, pour un instant
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