La Dre Isabelle Bourdeau, chercheuse de l’axe Cardiométabolique et endocrinologue au CHUM, remporte le Prix d’excellence 2022 pour son étude « Loss of KDM1A in GIP-dependent primary bilateral macronodular adrenal hyperplasia with Cushing’s syndrome: a multicentre retrospective cohort study » publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology.

L’équipe de recherche de cette endocrinologue au CHUM, alliée à celle du Dr Peter Kamenicky de l’hôpital de Bicêtre (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris, France), a identifié dans le gène KDM1A les mutations responsables du développement d’une forme particulière du syndrome de Cushing induite par l’alimentation. Cette maladie rare touche les glandes surrénales.

Les scientifiques démontrent aussi, pour la première fois, la transmission génétique de cette maladie rare causée par une surproduction de cortisol, une hormone stéroïde, par les deux glandes surrénales situées au-dessus des reins.

« L’exposition des tissus du corps humain à cet excès de cortisol a des conséquences importantes chez les personnes atteintes : prise de poids, hypertension artérielle, dépression, diabète, ostéoporose ou complications cardiaques par exemple », expliquait la Dre Bourdeau lors de la sortie de l’étude en 2021 avec la Dre Fanny Chasseloup, la co-première auteure de l’équipe française.

Un lien historique

Cette découverte survient presque 30 ans après la première description de cette maladie en 1992 par le groupe de recherche du Dr André Lacroix du CRCHUM et de ses collègues, les Drs Johanne Tremblay et Pavel Hamet.

La forme de la maladie, étudiée ici par les scientifiques, est causée spécifiquement par l’expression anormale des récepteurs d’une hormone, nommée GIP (pour glucose-dependent insulinotropic peptide), dans les deux glandes surrénales des patients. Cette hormone est produite par l’intestin grêle en réponse à l’ingestion d’aliments. Chez les personnes touchées, les concentrations de cortisol augmentent anormalement après chaque prise alimentaire.

Dans cette aventure scientifique impliquant l’utilisation de techniques génétiques de pointe sur des tissus de patients, la Dre Bourdeau a pu compter sur le soutien de Martine Tétreault, chercheuse du CRCHUM, lors des analyses informatiques liées au projet.

Pour toutes ces raisons, les membres du conseil scientifique du CRCHUM ont décidé de lui décerner le Prix d’excellence 2022 — catégorie Contribution scientifique de l’année.

La remise officielle du prix aura lieu en mai 2023 lors la retraite des chercheurs et des chercheuses du CRCHUM.

À propos des Prix d'excellence en recherche du CRCHUM

Décernés depuis 2012, les Prix d’excellence en recherche du CRCHUM sont des distinctions honorifiques qui soulignent la contribution significative de nos chercheuses et chercheurs à l’avancement de la recherche en santé. Les lauréates et lauréats sont sélectionnés par le comité scientifique du Centre de recherche parmi nos 160 chercheuses et chercheurs réguliers.