Créative, empathique et passionnée par le domaine de la santé, Shalini Lal a réussi à conjuguer ses compétences et ses champs d’intérêt en devenant ergothérapeute. Sa pratique l’amène à travailler en réadaptation en santé mentale auprès des jeunes, et les lacunes qu’elle voit sur le terrain l’incitent à se spécialiser par des études supérieures et postdoctorales en psychiatrie et en santé mentale jeunesse.
C’est lors de son doctorat, en constatant la place prépondérante qu’occupe la technologie dans la vie des adolescents et adolescentes, qu’elle forge l’une de ses missions : changer la vie des jeunes aux prises avec un trouble de santé mentale tout en mettant à profit les technologies. Elle approfondira le sujet dans le cadre de son postdoctorat avant d’amorcer sa carrière au CHUM.
Aujourd’hui titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’innovation et les technologies pour les soins en santé mentale des jeunes, elle travaille avec son équipe au laboratoire Santé mentale des jeunes et technologies (SMJ-techno) du CRCHUM, dont l’objectif est d’améliorer la qualité des services offerts à cette clientèle.
Ses recherches touchent trois aspects, soit la disponibilité, l’accessibilité et l’acceptabilité des soins, abordées selon une approche inter et transdisciplinaire :
Personne n’a toutes les solutions et ça prend les perspectives de plusieurs personnes pour mettre en place des pratiques innovantes, souligne Shalini Lal.
Des projets porteurs
L’un des projets développés dans son laboratoire, Télépsy.CHUM, visait à déterminer la faisabilité et l’acceptabilité des technologies de vidéoconférence en ligne (React) pour offrir des services de santé mentale en contexte urbain aux jeunes ayant connu un premier épisode de psychose.
Démarré en 2016 — bien avant que les plateformes telles que Zoom et Teams s’intègrent à notre quotidien! —, le projet a connu un grand succès des patients et patientes, et a permis d’implanter la télésanté.
Le projet YEMHR JeParle se penche quant à lui sur l’expérience des jeunes Canadiens de 17 à 30 ans concernant le processus de référence pour l’accès aux services de santé mentale, au moyen de sondages anonymes en ligne.
On leur demande par exemple s’ils ont suivi les étapes, si cela a été facile. Cela nous aide à comprendre la situation des jeunes, puis guide les innovations qu’on implante, explique Shalini Lal.
Le laboratoire SMJ-techno travaille aussi sur la plateforme de soutien en ligne Horyzons-Canada. La phase 3 en cours permettra de l’implanter et de l’évaluer auprès d’environ 150 personnes de 18 à 50 ans recevant des services relatifs à la schizophrénie et à d’autres troubles psychotiques.
Quand science et politique font bon ménage
Parce qu’elle croit qu’on peut faire mieux pour intégrer la technologie aux soins de santé mentale, la chercheuse n’a pas hésité à renouveler sa candidature pour faire partie de la délégation réunie par le programme annuel La science rencontre le Parlement, du Centre d’études sur la politique scientifique canadienne.
Elle est très heureuse d’avoir été sélectionnée dans la catégorie Instituts de recherche en santé du Canada – Chaires de recherche du Canada de niveau II.
Son rôle sera d’apprendre à aider les acteurs politiques à aborder les problématiques liées à la science, mais aussi à mieux communiquer ses résultats de recherche aux personnes élues et aux médias. Nous sommes persuadés qu’elle saura nous représenter de manière exemplaire!
Susciter l’engagement des jeunes par les technologies
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