La genougraphie, vous connaissez? Non. Ne cherchez pas dans vos dictionnaires. Mise au point par des chercheurs du CHUM et de l’École de technologie supérieure (ÉTS), c’est un peu « l’électrocardiogramme » du genou. Ce nouvel outil diagnostic, créé au Québec, aidera les médecins de famille à détecter plus facilement les anomalies liées à l’arthrose et aux blessures du genou, et à adapter le traitement au cas de chaque patient.
Au travers d’une vaste étude menée sur 450 patients publiée dans Postgraduate Medicine, l’équipe scientifique dirigée par Nicola Hagemeister démontre l’utilité d’intégrer ce nouvel examen dans la pratique médicale des médecins généralistes afin d’évaluer les facteurs de risque biomécaniques liés à la progression de l’arthrose.
Dans le cadre de l’étude, les patients, suivis à 0 et à 6 mois, ont été divisés en trois groupes : le premier groupe bénéficiait d’un suivi traditionnel par un généraliste ; le second groupe était traité par un omnipraticien après une genougraphie (recommandations de traitement et exercices adaptés) ; le troisième groupe bénéficiait, de plus, d’une formation d’une heure sur les causes de l’arthrose du genou et les exercices à faire, suivie de deux rencontres avec un thérapeute.
Les patients des deux groupes pris en charge avec la genougraphie (groupe 2 et groupe 3) ont constaté une diminution significative de leurs symptômes et de leur douleur, ainsi qu’une amélioration de leur motricité lors de leurs activités quotidiennes. Le fait d’être informé (3e groupe) améliorait encore ces bons résultats cliniques.
Pour le médecin de famille, la genougraphie, ou l’analyse du genou en mouvement, se présente comme un véritable atout. Elle aide à diagnostiquer les causes des symptômes, permet de personnaliser le traitement des patients, de limiter le recours à des examens inutiles, comme la résonnance magnétique, et d’optimiser la prise en charge. Dans certains cas, la chirurgie est retardée, voire annulée du simple fait que le traitement est mieux adapté.
L’arthrose est la forme d’arthrite la plus courante et touche une personne sur six au Canada. Dans le cas spécifique de l’arthrose du genou, des centaines de milliers de Canadiennes et Canadiens pourraient donc profiter de ce nouvel outil de diagnostic et améliorer leur qualité de vie de façon considérable.
Chiffres à retenir
- 450 patients ont participé à l’étude et 2/3 des participants étaient des femmes. L’âge moyen des participants est de 63 ans. Les symptômes d’arthrose du genou étaient présents depuis près de 6 ans en moyenne.
- 300 médecins de famille ont été impliqués dans ce recrutement.
- Dans le cas du 3e groupe de patients (rencontre avec médecin + genougraphie + formation), au maximum trois séances encadrées d’exercices de rééducation suffisaient pour que le patient ressente moins de douleurs et soit plus mobile.
- Les deux groupes pris en charge avec la genougraphie (groupe 2 et groupe 3) adhèrent fortement à leurs programmes d’exercices à faire à la maison.
- 9 médecins sur 10 affirment que la genougraphie est utile dans leur pratique.
Comment fonctionne la genougraphie?
Le système de fixation du genou "exosquelette", conçu pour éliminer les artefacts de mouvement de la peau et des muscles, est placé sur le membre inférieur du patient.
En utilisant un système optique, la cinématique du genou en 3D est capturée pendant la marche sur un tapis roulant conventionnel à une vitesse confortable, dans un contexte dynamique et en charge. Les données sont capturées dans les 3 plans de mouvement.
- Les résultats sont immédiats
- Une explication avec un visuel est disponible pour le patient
- Des exercices sont proposés pour corriger les déficits biomécaniques
Liste des cliniques qui offrent les services de genougraphie.Bruny Surin, médaillé d’Or aux Jeux Olympiques 1996, a bénéficié de la genougraphie.
Arthrose du genou : Une meilleure qualité de vie grâce à la genougraphie
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