Au cours des dernières décennies, la recherche s’était surtout concentrée sur la protection et la régénération des axones, les fibres conductrices de l’information nerveuse, tandis que les dendrites ont été largement ignorées. « Grâce à notre avancée, nous savons maintenant que les dendrites sont altérées de manière très précoce au cours des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer ou le glaucome. Il y a donc un réel besoin de régénérer ces structures pour renverser la vapeur afin que les neurones fassent à nouveau leur travail de conducteur », soutient Jessica Agostinone, première auteure de l’étude et étudiante au doctorat de l’Université de Montréal sous la supervision de la chercheuse et professeure Adriana Di Polo.
Les résultats de cette étude ouvrent la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques prometteuses en plus de mieux comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans les neuropathologies liées au vieillissement tels que le glaucome et la maladie d’Alzheimer.
L’équipe d’Adriana Di Polo étudie maintenant la possibilité de mettre au point un analogue mimétique de l’insuline, c’est-à-dire des molécules capables de reproduire l’effet régénérateur de l’insuline, ainsi que de thérapies géniques qui permettrait de traiter des maladies neurodégénératives. L’insuline a une faible toxicité chez l’humain et, comme il s’agit d’un médicament déjà approuvé par Santé Canada, le traitement pourrait faire l’objet d’un protocole de recherche chez l’humain plus rapidement que dans d’autres programmes de recherche.
Le travail de recherche au CRCHUM a été réalisé avec l’apport des plateformes imagerie cellulaire, animalerie et phénotypage de rongeurs métabolique.
L’étude de Jessica Agostinone et d’Adriana Di Polo en collaboration avec Rachel Wong, professeure à l’University of Washington a été publiée le 21 juin 2018 dans le journal Brain.
Rétablir la communication entre les neurones pour freiner le glaucome
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