Grâce à une décennie d’efforts, d’incroyables avancées scientifiques et des traitements prometteurs ont vu le jour au Centre de recherche du CHUM. Panorama d’une recherche d’impact.
Autour du microbiome
L’équipe de recherche de Manuela Santos et des Drs Carole Richard et Roy Hajjar montre pour la première fois sur des souris que la modification de la flore intestinale avant une intervention chirurgicale diminuerait les complications postopératoires chez des personnes atteintes d’un cancer colorectal.
De leur côté, le Dr Bertrand Routy et la Dre Rahima Jamal, hémato-oncologues, réussissent à obtenir une meilleure réponse à l’immunothérapie, traitement de choix contre le mélanome. Comment? En manipulant préalablement le microbiome intestinal de patientes et de patients, dont 65 % ont vu reculer leur cancer. Habituellement, avec l’immunothérapie seule, moins de la moitié des malades connaît un tel succès.
La perturbation du microbiote intestinal serait impliquée dans l’apparition et la progression de nombreuses maladies neurodégénératives incurables, dont la sclérose latérale amyotrophique (SLA). L’équipe d’Alex Parker montre qu’une bactérie probiotique prévient la neurodégénérescence chez le ver C. elegans, un modèle animal utilisé pour étudier la SLA.
De l’audace
Saviez-vous que certaines chirurgies du cancer de la tête ou du cou nécessitent des reconstructions faciales combinant chirurgie plastique et usage de prothèses? Pour aider les patientes et les patients à conquérir leur future identité, Jacques de Guise et son équipe créent des modèles numériques 3D de leur visage. Ces modèles simulent les impacts délabrants de la chirurgie et représentent de façon virtuelle les nouvelles apparences physiques de ce visage.
La genougraphie, vous connaissez?
C’est une sorte « d’électrocardiogramme » du genou. Cet outil diagnostique est mis au point par des scientifiques du CRCHUM et de l’École de technologie supérieure, sous la direction de Nicola Hagemeister. L’innovation aidera les médecins de famille à détecter plus facilement les anomalies liées à l’arthrose et aux blessures du genou. Cela aidera à adapter le traitement aux caractéristiques de chaque cas.
Des nanotubes nous aident à voir
Adriana Di Polo et son équipe découvrent une nouvelle structure — des nanotubes — par laquelle les cellules de la rétine communiquent entre elles pour réguler l’apport sanguin indispensable à la vision. Dans le cas du glaucome, ces nanotubes sont endommagés, ce qui entraîne des déficits neurovasculaires.
Ralentir la progression de la sclérose en plaques
L’équipe du Dr Alexandre Prat identifie une molécule nommée ALCAM qui, une fois bloquée, freine la progression de la maladie auto-immune. Leurs résultats, tirés d’essais in vitro chez l’humain et in vivo chez la souris, pourraient permettre le développement d’une nouvelle génération de thérapies.
Un ouvre-boîte pour désamorcer le VIH
Imaginez un instant le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) comme une boîte de conserve hermétique que personne ne réussit à ouvrir. Andrés Finzi et ses collègues découvrent un nouveau mécanisme, une sorte d’ouvre-boîte, pour forcer le virus à exposer ses parties vulnérables. Cela permet aux cellules du système immunitaire de tuer les cellules infectées.
Cancer du poumon : une intervention chirurgicale moins invasive
Le Dr Moishe Liberman ouvre la voie à la généralisation de la lobectomie par thoracoscopie. Il s’agit d’une chirurgie thoracique assistée par vidéo, combinée avec le scellement de l’artère pulmonaire par ultrasons. Cette technique chirurgicale permet un rétablissement plus rapide.
Immunothérapie prometteuse
30 000 Canadiens et Canadiennes reçoivent un diagnostic du cancer du poumon chaque année. Le plus courant, le cancer du poumon non à petites cellules, représente entre 80 % et 85 % de tous les cas. Une récente étude clinique de phase 2, s’appuyant sur la thérapie anti-CD73, laisse entrevoir des résultats encourageants. Derrière le développement de cette immunothérapie : le chercheur John Stagg et son équipe.
Mieux traiter le diabète
L’équipe menée par Marc Prentki ouvre de nouvelles avenues thérapeutiques pour traiter l’obésité et le diabète en découvrant une enzyme de détoxification du glucose, l’enzyme G3PP.
Hépatite C : deux chercheuses exceptionnelles
Dans le monde, l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC) affecte 58 millions de personnes. Plus de 95 % des personnes infectées peuvent être guéries par des médicaments antiviraux, mais l’accès au diagnostic et au traitement reste limité.
À l’avant-scène de cette lutte de santé publique : Naglaa Shoukry. Depuis 2015, la chercheuse dirige le Réseau national de collaboration sur l’hépatite C. Ce nouveau réseau pancanadien cherche à améliorer la santé des personnes vivant avec l’hépatite C et la prévention des nouvelles infections.
Elle collabore avec la Dre Julie Bruneau, une des premières médecins à traiter l’hépatite C chez les personnes utilisatrices de drogues. La Dre Bruneau est l’une des trois instigatrices d’un vaste projet multidisciplinaire visant à faire de Montréal la première ville d’Amérique du Nord à éradiquer le VH C.
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