Biologie, un terme en apparence banal, est dérivé du grec « bios » qui signifie « la vie » et « logos », qui signifie « discours ». La vie peut prendre d’innombrables formes et elle s’exprime à une multitude d’échelles qui s’emboîtent les unes dans les autres. 

L’objet de mon travail consiste en vérité à déchiffrer, révéler et transmettre ce langage que la vie émet spontanément de manière immuable. Au cœur même du concept de discours réside le principe d’interaction : la source du message émet un signal qui atteint un récepteur, qui perçoit l’information et la traite en conséquence. C’est l’ensemble de ces réseaux d’interactions à chacune des échelles du vivant qui crée la propriété émergente que représente la vie. 

Mon modèle de choix pour comprendre ces dynamiques complexes repose sur l’interaction qui s’exerce entre l’espèce humaine et la plante de cannabis, dont les principaux composés actifs sont des métabolites de réponse à l’environnement et de communication. Comprendre les fondements et les applications de cette relation naturelle bidirectionnelle qui lie les humains aux substances psychoactives permet de comprendre les bénéfices et les risques de cette relation. 

Ce travail passe par la conduite d’études d’administration de différentes molécules produites par la plante de cannabis chez l’humain afin d’en caractériser les effets neuro-psychiatriques et physiologiques, tout autant que les impacts au niveau populationnel. 

La création de savoir entourant cette dynamique organique permet d’acquérir le pouvoir d’agir pour en réduire les dommages pour les populations plus vulnérables et en optimiser les bénéfices, tout en guidant les initiatives et les messages de santé publique. Ultimement, ce genre de travaux génère une compréhension plus affinée de notre place ou notre rôle au sein de notre environnement et des influences mutuelles qui en découlent. 

Si la vie possède des composantes universelles, l’une d’entre elles est certainement la curiosité de se comprendre elle-même.