Endométriose et douleurs pelviennes

L'endométriose


Quelles sont les causes de l’endométriose

Les étiologies potentielles de l'endométriose restent complexes et multifactorielles, bien que plusieurs hypothèses contemporaines soient avancées.

Parmi elles, la théorie de la menstruation rétrograde suggère que du tissu menstruel remonte par les trompes de Fallope pour s’implanter en dehors de l’utérus. Ce tissu cause alors une réaction inflammatoire qui entraîne la persistance des implants et cause les symptômes associés.

D'autres hypothèses incluent des dysfonctionnements du système immunitaire, permettant la survie et la prolifération des cellules endométriales à l’extérieur de l’utérus, ou encore des facteurs génétiques, puisque la maladie semble plus fréquente dans certaines familles.

Quelles sont les différentes formes d’endométriose

L'endométriose se présente sous diverses formes, chacune ayant des impacts distincts sur les symptômes et l'évolution à long terme. Ces différentes formes peuvent aussi coexister chez une même personne.

Les principales catégories d’endométriose :

  1. Endométriose superficielle 
    C'est la forme la plus courante. Dans cette forme d’endométriose, les lésions se trouvent à la surface du péritoine, la membrane qui tapisse l’intérieur de la cavité abdominale.
  2. Endométriose ovarienne 
    Des kystes remplis de sang ancien, surnommés « kystes chocolatés », se développent sur ou à l'intérieur des ovaires. Leur appellation scientifique est « endométriome », et ils sont caractéristiques de l'endométriose.
  3. Endométriose profonde infiltrante
    Cette forme est caractérisée par des lésions qui s’enfoncent profondément dans les tissus, atteignant parfois les organes voisins comme la vessie, le rectum, ou les ligaments utérins.  

Il existe aussi de l’endométriose dite extrapéritonéale. Cette forme est plus rare et implique des lésions en dehors de la cavité pelvienne, comme sur le diaphragme, les poumons ou la paroi abdominale, entre autres. Il est peu commun de rencontrer cette forme de la maladie en l’absence des trois sous-types mentionnés ci-haut, qui sont beaucoup plus fréquents.

Qu’en est-il de l’adénomyose

Certains experts considèrent l’adénomyose comme un cousin de l’endométriose, car ces deux affections gynécologiques partagent certains mécanismes causals et symptômes. 

L’adénomyose se caractérise par la présence de tissu ressemblant à l'endomètre à l’intérieur de la paroi musculaire de l'utérus (myomètre), ce qui peut entraîner des menstruations douloureuses et abondantes, ainsi que des douleurs pelviennes chroniques. 

Contrairement à l'endométriose, les lésions d’adénomyose restent généralement limitées à l’utérus et ne s’étendent pas à d’autres organes.

Comment peut-on faire le diagnostic de l’endométriose

Le diagnostic de l’endométriose se fait à l’aide d’une combinaison de l’examen physique, de tests en imagerie médicale et parfois de chirurgie.

Prévention et traitement

Il n'existe pas de méthode éprouvée pour prévenir l'endométriose, en raison des questionnements qui demeurent sur ses causes et son évolution. Toutefois, certains facteurs, comme le contrôle des menstruations, peuvent réduire le risque ou améliorer la gestion des symptômes reliés à la maladie.

L'utilisation de contraceptifs hormonaux (pilules, patchs, dispositifs intra-utérins) permet de réguler ou de supprimer les règles, limitant ainsi les menstruations rétrogrades et la croissance du tissu endométrial. 

Les options de traitement incluent les trois grandes catégories suivantes : les médicaments, la chirurgie et les traitements complémentaires.

Le choix du traitement dépend de multiples facteurs incluant : la gravité de la maladie, les symptômes, l’âge, le désir de fertilité, la réponse aux traitements précédents et les besoins spécifiques à chaque patient.

Traitements complémentaires

Les traitements complémentaires sont une partie importante du contrôle des symptômes reliés à l’endométriose.

La physiothérapie périnéale est reconnue pour soulager certains symptômes de l'endométriose, tels que la douleur liée à l'activité sexuelle. La physiothérapie pelvienne peut inclure l'éducation à la gestion de la douleur, des exercices et étirements personnalisés, ainsi que des techniques de respiration et de relaxation visant à réduire la douleur et les tensions musculaires.

D’autres traitements complémentaires peuvent apporter un soulagement significatif comme l’utilisation de machine TENS, la thérapie par la chaleur, l’ostéopathie, la massothérapie, l’acupuncture, le yoga, la méditation, la thérapie pleine conscience, la psychothérapie axée sur la gestion de la douleur, les changements diététiques, et autres.

Autres causes de douleurs pelviennes 

L’endométriose est l’une des causes les mieux connues de douleurs pelviennes chroniques, mais il est important de savoir que de nombreuses autres affections (gynécologiques et non gynécologiques) peuvent entraîner des douleurs incapacitantes. Notre équipe évaluera ces différentes causes et adaptera les traitements proposés selon les hypothèses diagnostiques. Une liste non exhaustive des autres causes de douleurs pelviennes inclut : l’adénomyose, le syndrome de congestion pelvienne, le syndrome myofascial pelvien, la vulvodynie, l’atteinte inflammatoire pelvienne, le syndrome du côlon irritable, le syndrome de la vessie douloureuse.