Si la pandémie prend d’assaut l’espace médiatique depuis quelques mois et nous confine à des conversations « covidiennes » à n’en plus finir, il ne faudra pas pour autant oublier que la science est multiple et est avant tout une affaire humaine.
Le CRCHUM a accueilli récemment quatre nouveaux chercheurs réguliers qui viennent consolider ses expertises en neurosciences, en cardiométabolique et en imagerie et ingénierie.
Tour d’horizon de ses nouveaux visages que vous pourrez à l’occasion croiser au détour d’un corridor du Centre de recherche.
Détecter et prédire les crises d’épilepsie
Spécialiste du traitement des signaux physiologiques et de l’intelligence artificielle, Elie Bou Assi s’est joint à l’axe Neurosciences où il poursuivra ses recherches sur l’intelligence artificielle et les objets connectés afin d’améliorer la prise en charge des troubles neurologiques et psychiatriques.
Actuellement, ses travaux se concentrent sur la détection et la prédiction des crises d’épilepsie, la classification automatique de signaux électroencéphalographiques de routine, et la détection de la dépression et de l’anxiété à partir de signaux électroencéphalographiques de surface.
Le recrutement d’Elie Bou Assi, titulaire d’un doctorat en génie biomédical (Polytechnique Montréal), vient compléter les expertises de l’axe Neurosciences et renforcer la position du CRCHUM et du CHUM en tant que pionnier de l’intelligence artificielle appliquée à la santé, notamment dans l’analyse de données complexes et cliniques liées aux pathologies du système nerveux.
Gageons que le CRCHUM offrira un terrain fertile au déploiement du programme de recherche d’Elie Bou Assi, puisque de grandes quantités de données cliniques y sont accumulées.
Décrypter les mécanismes biologiques du stress
L’axe Cardiométabolique peut désormais compter sur l’expertise de Ciaran Murphy-Royal pour mieux comprendre les effets des stress sur l’activité synaptique.
De Dublin à Calgary en passant par Bordeaux pour ses études doctorales en neurosciences, le jeune chercheur a beaucoup voyagé. Ses connaissances aussi. Au-delà des frontières.
Au CRCHUM, lui et son équipe s’intéresseront de près au rôle des cellules non neuronales, notamment les astrocytes, dans les troubles comportementaux associés au stress chronique. Il vise à comprendre l’impact du stress sur les astrocytes pour déterminer si ces cellules pourraient être une cible thérapeutique dans le cas des troubles anxio-dépressifs.
Grâce à des techniques d’imagerie de pointe, combinées à des approches génétiques et physiologiques, Ciaran Murphy-Royal et ses collègues pourront identifier de nouvelles cibles qui permettraient d’atténuer les conséquences négatives du stress, un facteur reconnu dans le développement des troubles de santé mentale.
La qualité des recherches dans les domaines de neuroscience et du métabolisme effectué au CRCHUM, la grande diversité des thématiques de recherche, et la proximité de l’hôpital devrait permettre au chercheur d’avoir un impact sur la santé des Canadiens.
Maladies rares : faire parler la médecine de précision
Quant à Éric Samarut, il poursuit désormais une carrière de chercheur régulier au sein de l’axe Neurosciences qui l’avait accueilli dès 2014 comme postdoctorant.
Fort d’un doctorat en « aspects moléculaires et cellulaires de la biologie » (Université de Strasbourg), il continuera d’explorer un nouveau domaine de recherche en utilisant le poisson-zèbre : la génomique fonctionnelle de troubles neurologiques et métaboliques rares.
À terme, ses travaux de recherches pourraient ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques pour les maladies génétiques. Plus particulièrement, Éric Samarut prévoit d’utiliser des modèles de poisson-zèbre propres à chaque patient. De quoi catalyser le développement d’une médecine de précision dans ce champ de recherche.
Au travers des liens étroits unissant le CHUM et le CRCHUM, le chercheur aura l’occasion de collaborer avec d’éminents cliniciens et généticiens et de traduire les données des patients en projets de recherche ayant un fort impact sur la qualité de vie des patients.
Ventilation mécanique : un outil de détection
Anesthésiologiste et intensiviste au CHUM depuis 2009, le Dr Martin Girard détient une maîtrise en sciences biomédicales (Université de Montréal). Dans son programme de recherche, il visera à fournir aux médecins un outil, facile d’utilisation et accessible au chevet des malades, pour détecter toute déformation excessive du poumon lors d’une ventilation mécanique.
Fréquemment utilisée au bloc opératoire et aux soins intensifs, la ventilation mécanique est nécessaire lors de chirurgies et parfois incontournable pour sauver la vie de patients. Mal adaptée, l’insufflation d’air par un ventilateur mécanique peut causer une déformation excessive du poumon, l’endommager et compromettre l’avenir clinique du patient.
Au travers de ses travaux de recherche, le Dr Girard espère améliorer la sécurité de la ventilation mécanique en utilisant de l’équipement échographique couramment utilisé, et ultimement changer les pratiques cliniques.