Cet article est extrait du CHUMagazine - Santé et environnement
Et si on tirait parti des technologies pour réduire notre empreinte environnementale? Chadia Kombo et son équipe de la Santé connectée sont les maitres d’œuvre de la télésanté au CHUM. Elles y croient dur comme fer : la patientèle, le personnel, mais aussi la planète ont tout à gagner de cette modalité en plein essor.
La télésanté a pris de l’ampleur en plein cœur de la tempête de la COVID-19, s’imposant comme une solution incontournable pour assurer la continuité des soins. Bien que la crise soit derrière nous, elle est là pour de bon. En 2023 seulement, près de 12 000 consultations ont été menées à distance, par le moyen des technologies comme la visioconférence.
« Recevoir des soins et des services dans le confort de la maison, sans compromis pour la qualité, c’est une des grandes promesses de la télésanté. »
- Chadia Kombo, adjointe à la Direction de l’informatisation clinique et académique du CHUM, volet télésanté
En 2021, motivée par la quête de carboneutralité du CHUM et le bien-être des personnes qui lui confient leur santé, l’équipe de la Santé connectée a amorcé une démarche pour quantifier les bienfaits de la téléconsultation. « Nous avons mis au point une matrice socio-écolo-économique dans laquelle nous avons intégré un échantillon de 500 patientes et patients suivis à distance, pour évaluer les économies liées aux déplacements évités par les téléconsultations », explique Chadia.
Sans prendre l’auto ni même quitter le confort de la maison, les personnes participantes ont pu être suivies par notre personnel en évitant, en moyenne, 188 $ en frais de transport et de repas, notamment, et en réduisant l’émission de 400 kg de CO2. À l’échelle de toutes les téléconsultations menées au CHUM cette année-là, les chiffres indiquent des économies considérables pour le portefeuille et la planète : 1,6 million de dollars en plus dans les poches des patientes et patients, et 168 tonnes de CO2 en moins dans l’atmosphère. Impressionnant, non?
Mais la téléconsultation, loin d’être une pratique passagère, a aussi d’autres avantages. Parmi les plus significatifs, Chadia ajoute : « Un accès facilité aux soins et services pour les personnes à mobilité réduite et pour celles qui vivent à l’extérieur de Montréal. » Faisant tomber les barrières liées aux déplacements, elle s’ajoute aux consultations en face à face pour permettre au CHUM d’offrir des soins spécialisés et surspécialisés à des patientes et des patients vivant aux quatre coins du Québec.
Des histoires à succès!
Le portrait global de la télésanté est en constante évolution, et son utilisation au sein du CHUM est tout autant variée que prometteuse. Petit tour d’horizon de quelques initiatives qui méritent toute la lumière projetée sur elles!
Télémentorat
Faire voyager l’expertise partout dans la province, sans que quiconque ait à prendre la route : voilà l’un des bienfaits du télémentorat! Ici, au CHUM, trois équipes interdisciplinaires ont recours à la plateforme ECHO® pour étendre la portée de leur savoir en matière d’hépatite C, de douleur chronique et de troubles concomitants. Une fois par mois, des centaines de médecins et d’autres professionnelles et professionnels du réseau de la santé se réunissent au sein d’espaces virtuels pour élucider des situations cliniques complexes et s’imprégner de nouvelles connaissances.
Télésurveillance
Surveiller de près, même à distance, c’est possible! Au CHUM, l’équipe de la clinique de grossesse à risque élevé (GARE) utilise l’application de plateforme de suivis virtuels en milieu de vie (SVMV) pour assurer la prise en charge des personnes atteintes de diabète gestationnel, en réduisant les visites à l’hôpital. Tout au long de la grossesse, dans le confort de leur domicile, les patientes accèdent à la plateforme pour y inscrire leur taux de glycémie et les autres données concernant leur état général. Depuis l’hôpital, le personnel infirmier assure un suivi quotidien, ne sollicitant les patientes pour un rendez-vous en personne que lorsque nécessaire!
Téléconsultation
Loin des grands centres, les défis de l’accès aux soins de santé sont multiples. Pour élargir l’accessibilité des services en médecine des toxicomanies aux communautés autochtones des régions éloignées, la docteure Stéphanie Marsan et son équipe ont déployé une plateforme de téléconsultation en collaboration avec la Commission de la santé et des services sociaux pour les Premières Nations du Québec et du Labrador (CSSSPNQL). À distance, les personnes atteintes d’un trouble de l’utilisation des opioïdes peuvent être soutenues efficacement, bénéficiant d’évaluations médicales et de suivis de sevrage.
La télésanté : bon pour soi et le climat!
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Carboneutralité